Togo/Vo: Les populations locales outillées sur la protection de l’environnement et la gestion des ressources naturelles
Togo/Vo: Les populations locales outillées sur la protection de l’environnement et la gestion des ressources naturelles
Par la Rédaction
Hormis l’extraction des phosphates qui pose un souci aux populations de la préfecture de Vo, vienne s’ajouter un autre problème. Il s’agit de l’extraction des sables qui cause d’énormes dégâts. Il urge alors que les capacités de ces populations puissent être renforcer afin de les aider à faire face à cette situation.
C’est dans ce cadre que s’est tenu, ce 30 mai 2023 à Hahotoé, un atelier de renforcement des capacités des populations locales dans la préfecture de Vo sur la protection de l’environnement et la gestion des ressources naturelles. L’initiative est de l’Association Togolaise pour le Bien Etre de la Population (ATBEP) en collaboration avec le Centre pour la Justice Environnementale-Togo (CJE-Togo).

La rencontre est axée sur la problématique de l’extractivisme, focus sur l’exploitation du sable dans la préfecture de Vo, les énergies fossiles et la transition énergétique juste.
« Il était question de renforcer les capacités des communautés sur le bien fondé de la gestion des ressources naturelles. Le Togo regorge d’assez de ressources naturelles qui sont utilisées pour développer notre pays. Donc il était question d’informer, de former et surtout d’amener les communautés à s’impliquer davantage dans la gestion rationnelle de ces ressources. On a essayé de leur montrer des exemples afin qu’ils comprennent que la gestion de ces ressources naturelles ne doivent pas empiéter sur les droits des communautés » a fait savoir M’koumfida Bagbohouna, chargé de programme à CJE-Togo.

Cette rencontre entre acteurs impliqués dans la protection de l’environnement et des populations locales a été précédée par une visite de terrain des sites sur lesquels des entreprises exploitent et commercialisent les sables notamment celui de Vo Teteme et de Vo Agotidékè. Cette sortie de terrain effectuée, ensemble avec quelques victimes, a permis à tous de constater les dégâts.
« Nous avons effectué cette visite de terrain pour donner l’opportunité à chacun de nous de constater les dégâts causés par cette activité illégale qui nous rendent la vie difficile. Malgré nos démarches pour que cette exploitation cesse, la situation ne fait que s’empirer. C’est vraiment déplorable et nous voulons qu’une solution soit trouvée dans les plus brefs délais. Sinon, nous allons constater un jour que la préfecture de Vo n’existe plus » explique Kessina Wonegou, président de l’ATBEP.
Du côté des victimes, ce sont les lamentations, des pleurs, des cris et des grincements de dent au quotidien.
« Nous n’avons plus de joie de vivre dans nos villages. Cette activité d’exploitation des sables dans notre zone nous complique la vie. Nos activités champêtres n’existent plus parce que nous n’avons plus de terres à cultiver. Les palmiers à huile que nous utilisons pour faire tourner nos activités génératrices de revenus aussi sont partis. Ils creusent de grands trous mais ne font rien pour les remblayer afin que ces terres soient encore exploitables. Et pire nos enfants tombent dans ces grands trous qui deviennent des rétentions d’eau et y perdent la vie. Aidez-nous à trouver des solutions car nous sommes fatiguées » alerte Kossiwa Adanlete, victime.

A l’allure où vont les choses, les populations de Vo ont besoin d’avoir des réponses convenables et adéquates à leurs situations au risque que cette situation crée des soulevements dans la préfecture de Vo. Vivement que leurs cris parviennent aux autorités du pays.