Niger/Paludisme: La maladie (re)gagne du terrain, voici les chiffres
Fogan Othniel
Au Niger, la saison des pluies rime généralement avec la période de haute transmission du paludisme. Cette année déjà, jusqu’à fin août, le nombre de cas enregistrés, dépasse celui de l’année précédente. ‹‹ Comparativement à l’année 2020, nous avons une augmentation des cas ››, a déclaré Dr Djermakoye Hadiza Jackou Coordinatrice du Programme National de Lutte contre le Paludisme au Niger (PNLP).
Le paludisme, cette maladie parasitaire causée par la piqûre des moustiques, constitue la principale cause des consultations au sein des structures sanitaires du pays.
Selon la coordinatrice du PNLP, depuis début janvier jusqu’à la fin du mois d’août, le Niger a enregistré en termes de nombre de cas confirmés ‹‹ 1 447 137 cas contre 1001933 à la même période de 2020 ››. Une augmentation d’environ 445 204 de cas pour l’année 2021. Cette augmentation précise la coordinatrice, ‹‹ se ressent également au niveau des décès où nous avons eu à enregistrer 1359 décès en 2021 du 1er janvier à la fin du mois d’août, contre 980 l’année dernière ››. Aussi sur le plan général, le cas des enfants moins de 5 ans a-t-il connu une hausse, passant de 290441 à 393717 cas cette année, dans la même période.
Les régions les plus touchées par cette épidémie sont Dosso, Tillabery et Zinder avec respectivement 244146, 315000 et 302000 cas.
Toutefois, il se trouve qu’actuellement la région de Maradi a enregistré plus de décès (370), suivie de la région de Dosso avec 266 décès et la région de Tahoua où 237 décès ont été signalés.
Dans le cadre de la lutte contre le paludisme, la stratégie adoptée par le gouvernement, par le biais du PNLP est surtout axée sur la prévention avec des distributions gratuites de moustiquaires imprégnées et de médicaments chez les enfants de moins de 5 ans pour les prévenir du paludisme durant cette période de haute transmission.
Depuis 2013 le programme national de lutte contre le paludisme a organisé plusieurs séances de distribution gratuite de moustiquaires imprégnées et qui ont touché des millions d’individus. Déjà cette année, ‹‹ nous avons distribué environ 8 millions de moustiquaires imprégnées avant la saison des pluies ››, a martelé Dr Djermakoye Hadiza Jackou. La campagne de distribution se déroule sur quatre mois de juillet à octobre. Le 3 août dernier le troisième passage de la distribution gratuite de moustiquaires imprégnées est enclenché, où près de 4 400 000 enfants seront couverts et par conséquent protégés contre le paludisme.
Toujours dans le cadre de la prévention, la coordinatrice du PNLP indique qu’il existe aussi ‹‹ les médicaments que nous donnons gratuitement aux femmes enceintes qui se présentent pour les consultations prénatales dans les formations sanitaires ››.
Le souci majeur sur lequel est revenu Dr Djermakoye Hadiza Jackou, est l’utilisation des moustiquaires imprégnées par les populations. ‹‹ L’appel c’est vraiment d’utiliser les moustiquaires, de faire dormir les enfants sous moustiquaires ››, a-t-elle conseillé.