Quel avenir pour le cyberjournalisme ?
Par la Rédaction
Avec l’avènement des technologies de l’information et de la communication, le monde entier assiste à une migration du métier du journaliste vers le numérique. Le simple papier, héritier de la Gazette de Renedeau donnera naissance à la rédaction web, mieux au cyberjournalisme.
Pour favoriser une mutation durable et bénéfique vers le digital, les patrons de Presse ont décidé qu’il est indispensable de redéfinir une nouvelle culture pour la profession. Cette décision suggère le fait d’avoir à l’esprit que l’information présente sur le site doit être traitée avec la même rigueur comme pour le papier sur lequel l’information est figée et demeure à la possession du lecteur qui achète le journal. Il est conseillé d’avoir à l’esprit que pour développer une structure de rédaction viable, il faut faire du numérique la grande priorité.
Que ce soit pour les travaux de rédactions, de production, de vérification des faits, de publication, de distribution ou de gestion des médias sociaux, tout est dirigé par le numérique. Il devient presque incontournable de réfléchir sur les questions relatives à l’avenir du cyberjournalisme qui occupe une place névralgique dans nos sociétés à cause de sa rapidité dans le traitement de l’information, sa spontanéité, sa diffusion avec une rapidité remarquable.
La nécessité de convertir l’audience en abonnés
Pour assurer la durabilité du cyberjournalisme, les médias en ligne doivent avoir à l’esprit l’idée de fidéliser les lecteurs ou les internautes. Plus que de simples visiteurs, il devient indispensable de les transformer en abonnés. La clé de la reconversion des audiences est la transformation d’un lecteur en visiteur régulier, et d’un visiteur régulier en abonné. Un processus d’information traditionnel relaie l’information, mais c’est un système à sens unique. De ce fait, l’organe doit trouver la formule idéale pour interagir efficacement avec ses abonnés. L’enjeu, c’est d’établir un dialogue de confiance pour que de simples lecteurs devenus abonnés changent de statut pour devenir des « partenaires ».
La valeur ajoutée d’un bulletin d’information
Il est indispensable pour tout organe de penser sa survie, son existence et sa pérennité. Souvent mitigée dans le monde du journalisme, le bulletin d’information possède des avantages énormes pour un site d’information. Loin d’être un assemblage d’informations sans réelle valeur ajoutée, le bulletin permet à un organe de presse de s’orienter dans et de définir son approche vis-à-vis de sa cible. Il aide à répondre à la question « À qui voulons nous être utiles ? ». Il n’y a aucun intérêt à tout produire pour tout le monde. Même si les journalistes sont passionnés par un public particulier, ils doivent se demander si ces gens sont suffisamment nombreux en tant que groupe, ou suffisamment riches, pour souscrire à un abonnement. Ensuite, les rédacteurs en chef doivent s’interroger sur ce que ces publics veulent que vous leur fournissiez et comment.
L’exigence d’avoir des journalistes accomplis
Avec le numérique, l’information ne traine pas. Il devient indispensable pour un organe d’avoir des journalistes réactifs, polyvalents, des JRI…Par ailleurs, compte tenu de la vision ou des exigences de l’organe, le directeur de publication pourrait décider d’avoir ou pas à sa disposition des correspondants ou des pigistes. Plus loin, chacun des journalistes de terrain participe aux interactions avec sa communauté par le biais de bulletins d’information, afin de créer une marque autour de cette communauté et de recueillir des idées d’articles. Je pense qu’il est important d’envisager de constituer des communautés à l’intérieur et à l’extérieur de votre plateforme.
La nécessité de redéfinir une nouvelle culture d’entreprise
Le numérique fait appel à une nouvelle méthode de travail. En effet, le chef projet doit consulter en temps réel les résultats de l’intérêt porté aux articles publiés, aux commentaires des internautes, aux rendements des journalistes. La culture d’entreprise de la rédaction est ce qu’il faut aborder dans un premier temps. Si vous n’avez pas l’adhésion de votre rédaction, si vos collaborateurs et vos journalistes ne croient pas en votre vision et en ce que vous voulez réaliser, alors toute la nouvelle structure sera inopérante.
Le profil humain recherché
Avec de la créativité, le chef projet pourrait proposer un modèle où les internautes peuvent lire un article gratuitement mais doivent s’abonner avant de poster un commentaire. Il sera question de trouver des manières novatrices d’augmenter sensiblement leur nombre et ainsi les faire adhérer à votre version numérique au fur et à mesure que l’impression papier décline.
L’inclusion numérique
La détermination des États à réduire la fracture numérique et garantir la participation de tous les secteurs à la société de l’information et de la connaissance suppose la mise en place de mécanismes visant à assurer l’accès et la migration des radiodiffuseurs communautaires et autres médias non commerciaux vers les nouvelles technologies, et qui leur permettront de relever les défis posés par la convergence et la numérisation des médias.
Il convient de bien réfléchir aux moyens de réaliser cet objectif dans la pratique, en tenant compte de la manière très différente dont le spectre est utilisé dans l’environnement numérique ainsi que des grandes disparités entre pays sur le plan des règles plus générales déjà adoptées ou qui le seront.
Il faudrait s’employer à définir des mesures appropriées pour faire en sorte que les médias communautaires puissent assumer les coûts de l’accès aux systèmes de transmission numérique, sachant qu’il sera probablement nécessaire, à terme, d’instaurer un système de péréquation entre médias communautaires et autres médias ou distributeurs.
Définir des politiques en faveur de la transformation
Au Togo, dans le domaine du numérique, l’Etat a défini des axes stratégiques pour permettre de régulariser et de gérer efficacement les enjeux liés au domaine des médias et de la transformation digitale. L’objectif c’est de créer un cadre sain et bénéfique à l’ensemble de la population pour qu’elle bénéficie au mieux des évolutions technologiques dans le domaine des TIC et en s’inscrivant dans les grandes orientations stratégiques du Plan National de Développement (PND) 2018-2022. Ils constituent le socle de la déclaration de politique sectorielle.
En effet, le cadre légal et réglementaire, bien que très largement adopté, reste cependant à finaliser avec l’adoption de la loi sur la cybersécurité et la lutte contre la cybercriminalité, la loi sur les données à caractère personnel et l’adoption de l’ensemble des décrets d’applications des lois déjà adoptées (loi sur les communications électroniques, loi sur la société de l’information et loi sur les transactions électroniques).
En effet, le développement de l’économie numérique suppose que l’ensemble des citoyens, institutions et entreprises disposent d’une protection de leurs données et des transactions qu’ils effectuent, pour donner à tous la confiance nécessaire pour le développement de la société de l’information. Ces protections doivent être garanties au plan institutionnel et doivent être mises en œuvre par des dispositifs appropriés.
L’urgence de lutter contre la fracture numérique
Au Togo, le nouveau plan stratégique 2018-2022 établit en faveur du numérique prévoit en son sein que d’ici 2022, aucun Togolais ne devrait être à plus de 5km d’un point d’accès internet haut débit. Cette démarche s’inscrit dans la logique de la politique de l’économie numérique pour les quatre prochaines années. Ce nouveau plan stratégique permettra d’intégrer pleinement les TIC dans le quotidien des togolais tout en modernisant les outils des secteurs d’activité économique. Le nouveau plan stratégique 2018-2022 vise à la fois le développement du secteur des TIC et les effets induits des TIC sur l’ensemble des autres secteurs de l’économie, et notamment la santé, l’éducation, l’agriculture, la fourniture des services de l’administration publique pour le développement économique et social du pays.
En définitif, il convient d’affirmer que pour assurer un avenir radieux et durable du cyberjournalisme, il urge pour les patrons de Presse de définir un cadre de régulation sain et efficace pouvant assurer l’accès facile à l’information par la population tout en garantissant une condition de vie et de travail amélioré aux professionnels de médias.