Togo/ 10 mesures sociales contre la vie chère: Le PPI reste sur sa soif
Par Julien EVEGNON
La vie chère tant décriée par les togolais commence à trouver des solutions concrètes depuis le vendredi 16 septembre 2022 et les 10 mesures annoncées par le Chef de l’État Faure GNASSINGBE et son Gouvernement. Dans la foulée, des réactions n’ont pas tardé à fuser de partout pour décrypter point par point les différentes mesures. Dans le paysage politique, le Parti du Peuple et d’Intégrité(PPI) a également réagi. Tout en saluant l’ensemble des mesures annoncées, le PPI trouve qu’elles « sont bien insuffisantes eu égard à l’enracinement de la pauvreté et du faible pouvoir d’achat de la majorité des Togolais ».
Dans un communiqué en date du 19 Septembre 2022 et dont notre rédaction a eu une copie, le PPI se réjouit de ce que ses différentes et incessantes propositions en vue d’une « vie équitable pour tous » sont finalement prises en compte par le pouvoir de Lomé.
Le parti de Tchao KADAMBAYA, renvoie les togolais à son Mémorandum du 06 Mai 2020 adressé au Chef de l’État Togolais, son communiqué de Presse du 30 Mai 2022 et sa déclaration liminaire délivrée lors de la Conférence de Presse tenue en Juillet 2022.
« Le PPI est contre l’augmentation des salaires de façon uniforme (comme 10% et qui profite seulement à l’élite ayant de gros salaires) et propose une augmentation de salaire de façon proportionnelle avec un coefficient décroissant du bas vers le haut », souligne la note.
Et comme propositions, le PPI suggère notamment: « Une augmentation de 45% pour les salaires inférieurs à 50.000 FCFA, une augmentation de 35% pour les salaires compris 51.000 et 100.000 FCFA, une augmentation de 25% pour les salaires compris entre 101.000 et 200.000 FCFA, une augmentation de 15% pour les salaires compris entre 201.000 et 300.000 FCFA, une augmentation de 10% pour les salaires compris entre 301.000 et 500.000 FCFA, une augmentation de 5% pour les salaires compris entre 501.000 et 700.000 FCFA, une augmentation de 0% pour les salaires supérieurs à 700.000 FCFA ».
Par ailleurs, le même communiqué regrette que les 10 mesures annoncées ne touchent que très peu le secteur privé et informel, qui pourtant absorbe 80% du taux d’employabilité au Togo. Le PPI propose donc au gouvernement d’«Octroyer les allocations de chômage pour atteindre un plus grand nombre de jeunes qui sont dans l’informel et souffrent amèrement. Les allocations de chômage doivent être octroyées aux étudiants ayant obtenu un diplôme universitaire et cumulé 6 mois sans emplois. Octroyer les allocations familiales non liées à l’emploi aux familles vulnérables (transferts directs). Accompagner les privés à augmenter le pouvoir d’achat de leurs employés », note le communiqué.
Par ailleurs, le PPI va plus loin et demande la suppression pure et simple de la pièce administrative de nationalité pour ne laisser place qu’à l’Acte de Naissance.
«Tous les élèves qui ont réussi au BAC II 2022 sans la pièce administrative de nationalité doivent être permis de s’inscrire à l’université car c’est ici que commence la pauvreté. Sans l’accès aux études universitaires, beaucoup de nos compatriotes sont plongés dans la misère éternelle », estime le communiqué.
Enfin, le PPI estime que cette annonce du Chef de l’État et de son Gouvernement est loin de refléter la réalité sur le terrain. Les mesures contre la vie chère, au lieu d’être inclusives sont plutôt exclusives. Elles laissent selon cette formation politique, plus de 80% des Togolais de côté en faveur de la minorité de togolais que constitue l’élite.