«Même si cette augmentation est nécessaire, elle est inopportune. Car plus d’un consommateur crie au scandale, à la cherté de la vie. Et si on prend une telle décision ce n’est pas pour arranger les choses, c’est une action pour aggraver une situation déjà difficile due à la flambée des prix des denrées de première nécessité», s’alarme Fridolin Adonsou, le chargé des affaires juridiques de l’Association Togolaise des Consommateurs.
Au-delà de la situation de fait, c’est tout le mécanisme de fixation des prix des produits pétroliers à la pompe et la communication du gouvernement à ce sujet qui sont remis en cause par les associations de consommateurs.
Et comme une réponse du berger à la bergère, le gouvernement clarifie la situation en apportant des détails. Selon une note rendue public ce 11 juin 2021 et dont nous avons eu copie, tout est lié à l’évolution du cours du dollar et du baril du pétrole. De 18 USD, le baril est passé à 73,03 USD au 9 juin 2021 soit une augmentation de plus de 277%. La hausse aurait été plus significative si le gouvernement n’avait pas subventionné les prix. A titre d’exemple sans cette subvention le prix du super sans plomb aurait été fixé à 595F le litre au lieu de 505F, celui du Gasoil à 568F au lieu de 520F comme c’est le cas actuellement.
Enfin, le gouvernement estime avoir injecté en moins de 6 mois, plus de 5milliards dans le soutien massif aux consommateurs afin de minimiser l’augmentation.
Pas sûr tout de même que ces explications aux allures de mise au point suffisent à apaiser la colère des consommateurs togolais déjà mis à genou par la cherté de la vie, un malaise très décrié dans le pays ces derniers temps.
Julien EVEGNON